Le travail des vignes par Pascal Gonthier vigneron en Charente
La taille des vignes
La taille c’est de l’architecture. C’est la construction contre-nature d’un pied de vigne qui est une liane.
Lui tient absolument à monter toujours plus haut, à la cime d’ un arbre , d’ un mur, d’ une falaise, pour s’ éloigner du sol , pour se rapprocher du soleil.
Nous, vignerons, nous tenons à ce qu’il reste à notre porté, près du sol.
Il faut pouvoir cueillir les raisins sans échelle …
Pour lui, c’ est une contrainte voir une brimade. Carrément une agression.
Alors, pour qu’il en souffre le moins possible, tailler devient, non pas un art mais bien un savoir-faire, une discipline.
Discipliner la fougue d’une liane . Raisonner les contraintes imposées à une plante qui aime s’enfuir là où elle veut. Là où le vigneron ne le veut pas .
L’ attachage des vignes
Deux grandes familles de tailles. Les tailles dites courtes de type treilles : tailles en cordon, en gobelet… Ce sont des modes de conduite de la vigne, plutôt méridionaux. Les vignes bénéficiant de plus de chaleur, les bourgeons à la base des sarments sont tout aussi fructifères que ceux des milieux de sarments. Il n’est donc pas utile de garder plus de bougeons pour atteindre le volume de récolte espéré. Les sarments sélectionnés n’ont pas besoin d’être “attachées”.
Les tailles dites longues sont d’ autant plus nécessaires que l’on s’ éloigne de la zone méridionale. Les yeux de la base des sarments n’ont pas bénéficié de suffisamment de chaleur.
Ils ont eu à affronter les matins froids de printemps.
C’est à partir du 4ième bourgeon que l’on peut espérer avoir la quantité de raisin souhaitée.
Ces bourgeons-là ont bénéficié de la chaleur du début d’été.
Vu que l’ on garde des sarments longs , appelés lates , astes, baguettes (…), selon la région, il est nécessaire de lier ce sarment pour éviter qu’il soit balloté au gré des vents ou qu’il ne traine par terre . Ou qu’il ne s’enfuit toujours plus haut vers le soleil…!